Face à la montée en puissance de l’engagement russe en Ukraine en 2016, les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées conviennent, lors d’un sommet de l’OTAN à Varsovie, de « renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». Cette déclaration se concrétise par la mise en place d’un soutien en matière de logistique, de cybersécurité et de communication, au profit de l’Ukraine. Le sommet aboutit aussi au déploiement d’une « présence avancée renforcée » de l’OTAN en Pologne et dans les pays baltes. Le Président Macron a quant à lui réaffirmé, le 19 janvier dernier, devant le parlement européen, sa volonté de « construire un nouvel ordre de sécurité » pour l’Europe face à la Russie. Ces engagements entérinent une nouvelle dégradation des relations entre les pays de l’Alliance et la Russie dans la région.
Dans ce contexte, des manœuvres militaires de grande ampleur doivent avoir lieu en Estonie au début du mois de février. Près de 300 militaires français, stationnés dans le pays depuis mars 2021 pour un an, participeront à cet exercice, mobilisant notamment 12 chars Leclerc 8 VBCI et 8 VAB. Durant trois jours, ces militaires vont se livrer à des simulations de combats que je photographierai depuis les airs par drone et au sol au plus près des femmes et des hommes engagés. Il s’agira ainsi de saisir par l’image l’engagement au cœur de l’une des dernières zones de tension militaire et politique en Europe.